Voyage en Inde

Février 2014

Samedi 22 février

Départ de Bruxelles ce matin, après une nuit chez notre ami Louis-Philippe, qui nous a conduits à l'aéroport. Nous avons fait une escale express à Moscou : juste le temps de changer d'avion !

Vodka à l'aéroport de Bruxelles. Vodka dans le métro express de Delhi.

Dimanche 23 février

Après une très courte nuit dans l'avion, nous sommes arrivés ce matin à l'aéroport de Delhi, à 4 h du matin, heure locale. Nous avons dû attendre l'ouverture du métro pour nous rendre à la gare où nous avons attrappé de justesse le train pour Agra. Nous avions acheté des places assises (environ 1 € chacun pour faire 180 km !), mais le train était tellement bondé que nous étions serrés les uns contre les autres pendant toutes les trois heures trente de trajet ! Nous n'avons rien vu du paysage, car la brume était si épaisse qu'on n'y voyait qu'à dix mètres ! Nous avons cependant bien apprécié ce premier contact (c'est le cas de le dire) avec l'Inde qui nous a permi d'être totalement dépaysés dès le début !

Nous avons commencé notre visite de la ville par la cathédrale où nous avons été très bien reçus. Nous nous y sommes rendus en « tempo », c'est-à-dire un rickshaw motorisé. Il se faufile partout, cède la priorité aux plus gros que lui (voitures, camions et autobus) mais les plus petits (rickshaws à pédale, vélos et piétons) doivent s'écarter sur son passage ! L'état de saleté des rues grouillantes de monde, où les vaches, les buffles, les chiens errants et les corbeaux se nourissent dans les poubelles, contraste de manière impressionnante avec l'aéroport très moderne et propre de Delhi et son métro flambant neuf (ligne express ouverte en juillet 2013) !

Nous nous sommes promenés dans les rues mais il est difficile de s'y retrouver car leur nom n'est pas indiqué par des panneaux mais parfois écrit sur les devantures des magasins et le plus souvent... en hindi ! Les rickshaws qui nous transportent doivent s'arrêter pour demander leur chemin ! Nous avons trouvé de l'Odomos (un répulsif contre les moustiques) et un hôtel correct avec de l'eau chaude (pas évident...) où nous avons pendu notre moustiquaire au-dessus du lit : les moustiques porteurs de paludisme ne sont pas rares...

Après la messe, un des nombreux singes qui se promènent dans les rues a osé monter sur le porte-cierges de la Vierge de Lourdes pour en manger les bougies !

Oh la vache ! Vodka dans une rue animée d'Agra.
Singe mangeant les cierges près de l'église ! Vodka et l'Odomos sous la moustiquaire.

Lundi 24 février

Nous avons continué notre visite d'Agra. D'abord le fort rouge, immense, qui a servi de palais à l'empereur Akbar et de prison à Shah Jahan, l'empereur qui a fait construire le Taj Mahal comme tombeau pour son épouse défunte. L'ensemble comprend de nombreux bâtiments, dont un palais et une mosquée, tous deux de marbre blanc incrustés de pierres colorées. Nous y avons vu un aigle et des petits écureuils.

Nous nous sommes promenés dans les rues et à la gare, avons rencontré un homme en tunique jaune qui nous a expliqué comment trouver la divine light puis nous avons visité la mosquée Jama Masjid. Il n'y a pas grand chose à voir (une grande cour avec un bassin à ablutions et un bâtiment de prière), mais le lieu est très calme malgré le bouillonnement des rues qui l'entourent.

Nous avons pris un rickshaw jusqu'au Taj Mahal où nous avons déjeuné dans un petit restaurant bondé : le gérant a placé quatre indiennes en plus de nous autour de notre petite table ! Les règles d'entrées au Taj Mahal sont très strictes : ordinateur portable, livres illustrés, photos imprimées et peluches doivent rester dans un casier à la consigne ! Les jardins sont magnifiques, tout comme le bâtiment. On peut entrer à l'intérieur, munis de protège-chaussures pour voir le tombeau de l'empereur et de sa femme. Il y avait beaucoup de monde et on nous a souvent demandé d'être pris en photos avec des groupes !

Nous avons négocié quelques souvenirs puis avons dîné dans un restaurant près de l'hôtel. Un repas correct pour deux coûte 250 à 500 roupies, soit 3 à 6 €.

Vodka au Fort d'Agra. Vodka au Fort d'Agra. Vodka dans une rue d'Agra. Pierre-Yves discutant avec un gourou. Vodka à la gare. Vodka devant la mosquée Jama Masjid. Nous avec des Indiens rencontrés au Taj Mahal. Pierre-Yves au Taj Mahal.

Mardi 25 février

Ce matin, nous avons pris un bus pour nous rendre à Bharatpur. Nous y avons visité le parc national, ancienne réserve de chasse convertie dans les années 1960 en réserve naturelle. Il n'y a qu'une seule longue route goudronnée et, de part et d'autre, dans les champs et les marais, des pistes en pavés et en terre battue. L'entrée coûte 400 roupies et nous avons loué des vélos et des jumelles à l'entrée. Une multitude d'oiseaux, sédentaires et migrateurs y vivent, surtout l'hiver : canards, plusieurs espèces de hérons, aigrettes, spatules, martins-pêcheurs, marabouts, pélicans, chouettes, hiboux, aigles, vautours et même des grues qui migrent depuis le Japon ! Nous avons aussi vu des écureuils, des vaches, des daims, des antilopes et un varan ! Pas de python, malgré les indications officielles... Quatre heures de vélo au total !

Un autre bus nous a conduits jusqu'à Jaipur. À première vue, la ville semble plus riche : beaucoup de voitures, des prix un peu plus élevés, rues un peu plus propres... L'hôtel est presque correct : il y a du WiFi et un restaurant en terrasse, mais il pleut dans la chambre...

Vodka dans le bus. Pauline dans le parc national de Bharatpur. Vodka dans le parc national de Bharatpur. La gare routière de Bharatpur.

Mercredi 26 février

Nous avons passé la journée à visiter Jaipur. La ville est connue pour ses textiles (soie) et ses bijoux (argent et pierres précieuses importées du monde entier et taillées sur place pour être revendues dans le monde entier). Nous avons commencé par la visite de la cathédrale, après un long trajet en bus. Revenus dans le centre-ville, nous avons admiré l'observatoire astronomique, construit par un Maharajah passionné d'astronomie, au 17e siècle. Les instruments, dont des cadrans solaires, ont des tailles impressionnantes : plusieurs dizaines de mètres, avec une graduation précise à 20 secondes (mais difficile de voir sur quelle graduation se situe l'ombre...) !

Le palais de la ville est encore habité par un Maharajah mais est en grande partie visitable. Il possède des collections de costumes portés par ses ancètres ainsi qu'une armurerie avec des centaines d'armes à feu, sabres, poignards, etc., certains très travaillés (manches en cristal ou en or). On peut même visiter la salle du trône, dont les murs portent des portraits de Maharajahs. L'architecture est magnifique : portes décorées, tours à bulbes, statues d'éléphants...

Nous avons déjeuné dans un bon restaurant puis nous nous sommes promenés dans les petites rues où nous sommes sans cesse hélés par les vendeurs qui commencent par dire qu'un regard ne coûte rien puis lancent directement la négociation des prix ! Après la visite du palais des vents (un dédale de cours et de couloirs, avec une façade équipée de moucharabiers, structure qui force la circulation de l'air et crée un courant d'air rafraîchissant dans le bâtiment), nous avons subi un bel orage avec averse de grêle puis déluge ! Les rues n'évacuent pas l'eau et il est difficile de circuler par endroits.

Vodka dans l'observatoire astronomique. Vodka dans le palais de Jaipur. Pauline dans le palais de Jaipur. Vodka devant le palais des vents. Vodka et la rue vue du palais des vents. Vodka avec ses dals et son riz.

Jeudi 27 février

On nous a fait visiter une fabrique textile, censée être une coopérative où les femmes des villages vendent les tissus qu'elles produisent aux clients indiens, en fait un grand showroom de plusieurs étages avec quelques tissus artisanaux et des milliers de pièces industrielles destinées aux touristes... Trouver de la soie est une tâche difficile, car on nous propose toutes les cinq minutes du tissus « 100 % soie » et, après argumentation, on nous avoue que c'est de la viscose... Nous avons finalement trouvé de la vraie soie pour Camille, la cousine de Pauline, en demandant à un tailleur où il se fournissait.

Nous avons ensuite visité le fort d'Amber, une gigantesque citadelle qui a servi de palais et de forteresse à des Maharajahs. Certains bâtiments sont magnifiques, recouverts de miroirs, de bas-relief en marbre, avec des fenêtres en moucharabiers. On peut se perdre facilement dans les dédales où vivaient les 300 concubines ! Nous avons vu de nombreux éléphants, que les touristes peuvent monter pour gravir la rampe d'accès au fort. En contrebas se trouve un temple hindou avec une très belle architecture, notamment une tour couverte de statues d'éléphants et de divinités.

L'après-midi, nous avons visité les joaillers qui nous ont présenté leurs centaines de modèles de pendentifs, la plupart très surchargés. Pour finir, ils ont laissé Pauline dessiner ce qu'elle souhaitait et nous avons pu voir un artisan découper, souder et polir l'argent pour réaliser l'ouvrage, pour un prix raisonnable ! Nous avons enfin pris le train de nuit pour Delhi. Les trains indiens ont de nombreuses classes dont : 1e AC, 2e AC, 3e AC, 3e sleeper, CC (places assises ou debout, sans couchettes). En 3e AC, le confort est correct et les gens très gentils. Le train a roulé de 22 h à 4 h du matin et est même arrivé en avance, alors que la quasi-totalité des trains indiens ont au moins une heure de retard !

Pauline à Jaipur. Vodka dans le fort d'Amber. Vodka devant un temple hindou. Atelier de travail de l'argent.

Vendredi 28 février

Nous sommes arrivés très tôt à la gare de Delhi et avons dû attendre l'ouverture du métro (6 h) pour nous rendre à la cathédrale. Nous avons ensuite trouvé un hôtel, mieux et moins cher que les deux précédents. La chambre se négocie à 500 roupies (6 €) par nuit. Cet après-midi : déluge donc pas de visites... C'était une vraie pluie de mousson (hors saison) et les rues deviennent vite boueuses et le moindre abri surpeuplé ! Le métro était bondé et nous sommes un peu fatigués !

Pauline et Vodka dans le train pour Delhi.

Mars 2014

Samedi 1er mars

Aujourd'hui, nous avons pu visiter Delhi car le temps était bien plus clément qu'hier ! Nous avons commencé par le temple sikh. Il faut laisser ses chaussures à l'entrée, passer dans un pédiluve et se couvrir la tête. Dans le temple, des musiciens jouaient une musique méditative et des sikhs méditaient leur livre sacré. Cette religion a été créée il y a quelques siècles comme synthèse de l'islam et de l'hindouisme. Elle compte environ 20 millions de fidèles.

Nous avons ensuite marché dans la grande mosquée, qui est une des plus grande du monde. On peut monter dans l'un des minarets d'où l'on a une vue imprenable sur Delhi. L'escalier en colimaçon fait environ 50 centimètres de large !

Delhi regorge de bazars, des espaces remplis de monde où l'on peut acheter de tout. Il y a un quartier entier dédié à la mécanique (robinets, vannes, outils, poutrelles métalliques), d'autres pour les faire-parts, d'autres encore pour le textile, l'automobile, etc. nous avons encore acheté de la soie pour Camille !

Nous avons aussi visité le musée national, qui possède d'impressionnantes collections retraçant l'histoire des différentes civilisations qui ont fait l'Inde, notamment harappéenne. On y voit de nombreuses statues bouddhistes et hindouistes, des monnaies, enluminures mogholes et même des statues chrétiennes de Goa du 17e siècle. Le prix d'entrée pour les étudiants (même étrangers) est 1 roupie (1,2 centimes d'euro) ! Il faut rajouter 450 roupies pour pouvoir prendre des photos et écouter un audio-guide. Le musée est situé près du palais présidentiel, dans un quartier aux rues très larges et très longues, avec beaucoup de parcs et très peu de bâtiments. Une manifestation devait avoir lieu peu après notre passage.

Vodka devant la grande mosquée. Vodka devant le musée national.

Dimanche 2 mars

Nous nous sommes levés à 4 h du matin et avons pris l'avion à 7 h pour Ranchi. À l'aéroport, nous avons rencontré l'évêque d'Agra venu fêter les 100 ans du séminaire. Oncle Marc est venu nous accueillir et nous a conduits au collège Saint-François-Xavier. Nous avons discuté longuement et déjeuné avec les jésuites.

Nous sommes partis en voiture visiter la cathédrale, la tombe d'oncle Christian et la maison d'accueil de Kishor Nagar, qui héberge, nourrit et éduque environ 650 enfants (soit un besoin de 300 kg de riz par jour !). Nous avons ensuite roulé jusqu'à Gumla où nous sommes hébergés chez les jésuites.

Descente directement sur le tarmac. Oncle Marc devant la tombe d'oncle Christian. Enfants à Kishor Nagar.

Lundi 3 mars

Ce matin, après le petit-déjeuner, nous avons assisté à une réunion de travail d'oncle Marc avec son équipe. Ils aident au développement d'environ 600 villages et hameaux, principalement en aidant les habitants à se prendre en main afin qu'ils puissent assurer eux-mêmes leur subsistance. Ces familles doivent d'abord prendre conscience qu'elles peuvent agir pour améliorer leur situation puis s'accorder entre elles pour définir les actions à mener. Chaque groupe de 40 à 50 villages forme un « conseil de sagesse » qui se réunit pour coordonner ces actions.

Pendant la réunion, on nous a présenté quelques exemples de problèmes qui se posent (les chèvres qui mangent les cultures de légumes, les difficultés pour savoir quel est le propriétaire de chaque parcelle, les pompes à eau qui finissent par disparaître sous le sable, etc.). Pauline a retrouvé la Peugeot 305 avec laquelle elle était venue en 2006.

Nous avons rencontré les sœurs de Sainte-Anne, qui possèdent des métiers à tisser permettant aux personnes pauvres de fabriquer des châles en coton et en laine. Elles nous ont reçu pour le thé et nous avons chanté dans nos langues respectives.

Pauline et « tortue Yéyé ». Pauline au métier à tisser.

Mardi 4 mars

Nous avons accompagné oncle Marc dans le village de Soso où se trouvent une vieille église, un atelier de menuiserie, une école primaire, une école maternelle, un carmel et un dispensaire. Les écoles sont tenues par des sœurs. Les enfants nous ont accueilli et ont chanté dans leur langue.

Après le repas avec les jésuites, nous nous sommes rendus dans le hameau de Burutoli où avait lieu une réunion de délégués des villages alentours. On nous a offert des petits pois frais puis on nous a fait asseoir dans un bâtiment à cause de la pluie. Chacun a pu s'exprimer et nous avons constaté que le développement des villages progresse bien : les villages qui n'ont pas encore reçu l'aide d'oncle Marc s'inspirent des progrès des autres et tentent de les mettre en place : les familles forment des conseils et cotisent 10 roupies par semaine pour constituer une caisse dans laquelle tout le village pourra emprunter de l'argent à faible taux d'intérêt. Les villageois se rendent compte qu'ils peuvent cultiver des légumes, à condition d'irriguer et commencent à construire des puits et à installer des pompes à eau manuelles. Lorsque les projets sont bien définis et que tous les habitants sont d'accord entre eux, oncle Marc en finance une partie. Il est très important que les villageois participent financièrement aux constructions, car, dans le cas contraire, ils ne se sentent pas responsables et n'entretiennent pas les installations.

Les villages ont à présent l'électricité (qui fonctionne par intermittence) et leurs routes sont praticables en voiture. Ceci est nouveau et n'existait pas il y a 10 ans. Cependant, certains villages sont encore régulièrement décimés par le choléra.

L'école primaire de Soso. L'école maternelle de Soso. La réunion à Burutoli. Pierre-Yves et oncle Marc avec un tambour traditionnel à Burutoli. Les champs de Burutoli. Avec les habitants de Burutoli.

Mercredi 5 mars

Nous avons assisté à la messe des Cendres à la cathédrale, en hindi ! La première messe est à 5 h 30 du matin et est très suivie ! Nous sommes allées à la deuxième, à 7 h. Les fidèles enlèvent leurs chaussures dans l'église et s'asseoient par terre pour la plupart, les hommes d'un côté et les femmes de l'autre.

Lors d'une nouvelle réunion de travail avec oncle Marc, les habitants de différents villages ont parlé des aides du gouvernements auxquelles ils ont droit. La loi est très favorable aux pauvres, mais elle est rarement appliquée, notamment parce qu'elle est mal connue des ruraux, qui sont pour beaucoup illettrés. Une partie du travail d'oncle Marc est de leur apprendre comment faire valoir leurs droits. Les représentants des villages s'échangent de l'information sur les démarches qu'ils ont accomplies et sur leurs succès.

Nous nous sommes rendus en voiture chez les sœurs de Sainte-Anne de Noadih, à environ 70 km de Gumla. Il faut plus de deux heures pour s'y rendre en voiture car les routes sont mauvaises et étroites (une seule voie : il faut utiliser les bas-côtés pour se croiser). Elles nous ont accueillis en nous lavant les mains et en nous mettant des colliers de fleurs artificielles autour du cou. Nous nous sommes promenés autour du couvent et avons dîné avec elles. Nous y passerons les deux prochaines nuits. Les locaux sont précaires mais en bon état. Il y a des coupures de courant plusieurs fois par heure, en partie compensés par un groupe électrogène.

Réunion de travail à Gumla. Le village de Noadih.

Jeudi 6 mars

Lever à 5 h 30 pour la messe de 6 h, suivie d'un petit-déjeuner avec les sœurs. Nous les avons aidées à préparer le repas puis elles nous ont présenté leur école où dix institutrices enseignent à 450 enfants du primaire. Les enfants ont chanté pour nous et nous ont offert des fleurs.

Vers 11 h, nous sommes partis avec l'autobus-dispensaire grâce auquel les sœurs et les médecins visitent les villages depuis cinq ans. Lors de notre arrivée à Ekamba, on nous a lavé les mains et offert des fleurs. Les femmes puis les enfants du village ont chanté et dansé. Pendant que les médecins s'occupaient de leurs patients (consultations et délivrance de médicaments), nous avons visité chaque maison du village avec les sœurs, pendant plus de quatre heures !

Le village est entièrement catholique. Les maisons sont en bon état, faites en terre, avec un toit en tuiles, et constituées de trois ou quatre pièces au confort précaire : quelques ustensiles, pas de tables ni de lits, un sol et un four faits en bouse de vache, aucun appareil électrique à part une ou deux ampoules. Dans l'entrée de chaque maison, face à la porte, on trouve un grand coin-prière avec de nombreuses images pieuses et quelques photos de famille. Les habitants avaient l'air très heureux de nous recevoir : chacun nous a salué avec un grand sourire, on nous a offert du thé à six reprises et on nous a plusieurs fois demandé de prendre des photos. Nous avons prié ensemble dans quelques maisons et avons visité l'église du village, elle aussi faite avec des murs de terre et un sol en bouse de vache. Le village est modeste mais pas très pauvre : il possède au moins deux tracteurs et ses habitants ont de nombreux animaux et mangent différents types de légumes ; il y a 10 ans, dans les villages similaires, les légumes étaient rares et les routes ne pouvaient être empruntées que par des deux-roues.

Nous avons déjeuné à 17 h puis nous nous sommes reposées avant l'adoration, une petite leçon de cuisine indienne et le dîner avec les sœurs.

Préparation des légumes pour le repas. Pauline et les institutrices du couvent. Les sœurs découvrent Vodka. Danse des femmes du village d'Ekamba. Pierre-Yves et les habitants du village d'Ekamba. Visite des maisons du village d'Ekamba.

Vendredi 7 mars

Oncle Marc est venu nous chercher ce matin à Noadih. Sur le chemin vers Gumla, nous nous sommes arrêtés dans un village où avait lieu une grande rencontre des habitants pour discuter de leurs projets de développement. Nous avons été accueillis comme des rois, par des chants, des danses, des fleurs et un repas. On nous a fait asseoir sur une estrade ombragée et oncle Marc a parlé longuement avec les villageois. Leur projet est de construire une nouvelle école pour remplacer la salle communautaire qui vieillit.

Le projet sera probablement financé en partie par l'épargne des villageois, en partie par l'État et en partie par oncle Marc. Pour impliquer davantage les villageois et les aider à construire leur avenir, les travaux de construction seront effectués par des jeunes du village qui, entre-temps, seront formés pour devenir maçons. Un des fléaux des villages, en plus de l'alcoolisme, est l'inactivité des jeunes, qui passent leur temps à ne rien faire et à jouer à des jeux d'argent. Les formations de maçons et menuisiers pour les garçons, tisseuses ou couturières pour les filles, les aident à trouver un sens à leur vie et à s'impliquer dans la vie du village.

Les méthodes d'irrigation et de culture, proposées par oncle Marc et des ONG, permettent de cultiver davantage que le riz : la culture de légumes, manguiers, blé et mûriers pour les vers à soie sont maintenant maîtrisées par les villageois qui gagnent davantage d'argent et peuvent en partie financer leurs propres projets sans l'aide d'oncle Marc.

Pierre-Yves et les sœurs de Sainte-Anne. Pauline et les enfants du pensionnat. Pauline en sari avec les sœurs et les institutrices. Oncle Marc et Pauline avec les sœurs de Sainte-Anne. Pauline accompagnant les villageoises dans leur danse tribale. Le repas dans le village.

Samedi 8 mars

Oncle Marc nous a emmenés voir un « conseil de sagesse » entre Gumla et Ranchi. Ces assemblées réunissent les « superviseurs » de vingt à cinquante villages. Chaque superviseur est élu par deux ou trois villages. Les superviseurs s'échangent entre eux les informations sur les projets mis en œuvre dans chaque village et les manières de les faire financer par le gouvernement.

Nous avons fait quelques courses à Ranchi puis oncle Marc nous a déposés à l'aéroport pour notre vol vers Delhi à 20 h. Nous sommes arrivés à l'aéroport de Delhi à 22 h puis avons pris l'avion pour Moscou à 5 h du matin. À 11 h, heure de Moscou, nous avons embarqué pour Bruxelles où Louis-Philippe est venu nous chercher à 11 h dimanche, heure de Bruxelles. Tout s'est bien passé, mais nos bagages sont encore à Moscou !

Mardi 11 mars

Bagages bien reçus !

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